lundi 9 août 2010

Paris! (Part. III)



  De nouveau, je me retrouve à dévaler une volée de marches, retournant une énième fois dans le dédale des galeries souterraines de la capitale, à attendre de nouveau une de ces chenilles métalliques grinçantes.  Près de moi, des supporters de Clermont chambraient gentiment d'autres Perpignanais sur l'autre quai, ce soir c'était finale de top 14 du rugby! Il fallait que je fasse vite, plus vite encore. Les aiguilles de ma montre avançaient à une vitesse bien trop rapide à mon goût... De nouveau le métro s'ouvre devant moi et je m'engouffre avec la masse compacte de gens. Je regarde de nouveau mon plan, la conférence se tiendra au théâtre de la municipalité. Entre deux changements de station, j'ai le temps d'admirer Notre Dame et la Seine...Mais le temps presse, de nouveau je plonge dans le métro..




   Enfin j'arrive à destination! Et comme la chance est toujours de mon côté et qu'il y a deux entrée au théâtre, je prends d'abord la mauvaise of course. En rentrant, je ne suis que 20 minutes à l'avance et il n'y a presque plus de place. Et c'est par miracle que je parvins à trouver une place à peu près au milieu, j'étais mort de soif, mais heureux d'être enfin là. Lors de l'arrivée de Noam Chomsky, une standing ovation et de très longs applaudissement l'accueillirent. Le vieux sage, modestement habillé comme à son habitude, la démarche incertaine et un petit sourire aux lèvres, remercia timidement la foule. Pendant plus d'une heures,il aborda les quelques uns des sujets les plus brûlants sur la scène géopolitique mondiale; le conflit israélo-palestinien, l'influence américaine en Amérique latine, le conflit en ex-Yougoslavie etc etc... et de même les intervenants lors de la séance de questions-réponses qui s'en est suivi avaient l'air d'être venus des quatre coins du globe. Parfois certaines personnes étaient applaudies pour l'audace de leur question, le théâtre allaient devenir une véritable arène politique.
Et puis comme prévu Noam Chomsky eu droit à une autre standing ovation à la fin. S'en suivit une courte séance d'autographe, et comme la chance est toujours de mon côté, il dû partir presque au moment où j'étais arrivé.

 En sortant, je découvris devant moi une femme portant le keffieh palestinien, un grand sourire accroché aux lèvres et le regard pétillant. Etant d'un naturel plutôt sociable, je l'abordais directement. Elle était tunisienne aussi, elle m'appris qu'elle était membre de l'association France-Palestine de la section de Nice, je lui appris que j'allais peut être devenir membre de celle de Lille. Le coup de foudre amical! Elle me proposa de la joindre à une réunion du comité central de leur organisation. Il y aurait des membres de toute la France. Sans hésitation j'acceptais. Nous nous perdîmes un peu dans le métro car nous étions pressés, la réunion avait déjà commencé. Je ne sais plus à quelle station nous descendîmes, le ciel était chargé de nuages et le vent défiait la solidité de notre parapluie. Nous arrivâmes juste à temps, la réunion était terminée mais il y allais avoir la projection d'un film documentaire sur les oranges de Jaffa. Pendant une heure, le drame de la condition des palestinien réapparut à mes yeux avec encore plus de force, car le film repassait en boucle les évènement depuis le début du siècle dernier. A la fin du film, je fis connaissances avec quelques autres membre de l'association venus de Grenoble, de Marseille ou encore de Paris, et nous allâmes joyeusement finir la soirée dans une café quelque part je ne sais où... qu'importe, j'étais heureux.

 Je revins à mon hôtel vers deux heures matin, c'est à dire bien plus tard que prévu, ou plutôt bien plus tard que mes parents l'avait prévu pour moi. J'avais pris le plus bas prix, et la chambre n'y a pas dérogé! Trois mètres sur trois tout au plus avec le lavabo à l'intérieur! Une petite télé accrochée au mur et  un lit, cela me suffisait. Je m'endormis devant une émission de talk show, et les dernières gorgées d'alcool finirent de m'envoyer dans les bras de Morphée.


















     La nuit passa en un éclair, le réveil sonna à six heures du matin. Tout près de moi la fenêtre de ma chambre était entrebâillée. En me penchant, la vision vertigineuse des immeubles tout près me rappelait ceux que je voyais dans les dessins animés quand j'étais minot. Toujours ainsi, à la recherche de moi-même à travers mes propres souvenirs..Je me lavais rapidement. A peine descendu, je me dirigeait vers une boulangerie pour savourer un petit pain au chocolat à 1euro10 parisien. Comme je voulais un jus d'orange aussi, je suis entré dans une petite boutique à côté qui vendait de tout, des yaourts au produit vaisselle en passant par les bouteilles d'alcools. Quand je me rendis à la caisse pour payer, je vis que je n'avais qu'un billet de vingt euros pour payer la modique somme de la bouteille que j'avais achetée. Alors je fis de mon mieux pour parler gentiment avec le vendeur, espérant la clémence de sa part, et je fis un peu d'humour, histoire de détendre l'atmosphère comme je sais le faire. A la fin, il me dit ces quelques phrases que je n'oublierai jamais:
 -"Vous n'êtes pas de paris vous, hein?"
 Et moi de répondre, avec humour:
 -" Ah bon? ... ça se voit tant que ça à ma tête que je ne suis pas parisien"?
 Un court silence, puis...
 - "Non.. mais vous êtes trop joyeux le matin".

 Je n'eus le temps que d'aller visiter en toute vitesse la Tour Eiffel, d'aider quelques touristes américains perdus dans le RER, puis je pris mon TGV vers midi pour rentrer..
Mais depuis ce jour là, je ne vois plus les jus d'orange à Paris du même oeil qu'auparavant.

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