jeudi 6 novembre 2008

Obama: L'immense défi.

 




On a bien du mal à y croire, pourtant il l'a fait. Ou plutôt, ils l'ont fait. Les américains ont élu à une large majorité un noir pour être le 44ème président des Etats-Unis d'Amériques. On a du mal à y croire... car c'est dans ce même pays qu'il y a 50 ans les noirs étaient encore privé de leurs droits les plus élémentaires (inclus bien sûr, le droit de vote!), c'est dans ce même pays également qu'il y a quarante ans à peine étaient assassiné M.L. King, leader emblématique de la lutte pour les droits civiques, ainsi que J.F. Kennedy, militant anti-ségrégation lui aussi. C'était il y a de cela même pas une génération, on comprend dès lors mieux la réserve des partisans de sénateur noir, tant le racisme inavoué pouvait se cacher derrière les sondages pourtant très optimistes, tant le malaise s'était installé après que la plus part des partisans d’Hillary Clinton avaient juré préférer voter McCain plutôt qu’Obama. On ne tourne pas aussi rapidement certaines pages tragiques de l'histoire, et les blessures mettent du temps à cicatriser. Cependant au fur et à mesure que la campagne avançait, on voyait bien que certains n'osaient pas dire tout haut ce que l'ont pensait tout bas: pour la première fois, un homme de couleur pouvait dirigeait les Etats-Unis, un homme qui plus est encore inconnu il y a quelques années à peine et qui gravit les échelons du partis démocrate avec une rapidité fulgurante jusqu'à devenir président des Etats-Unis à 44 ans à peine. Un illustre inconnu sénateur depuis à peine 4 ans!

Dès lors on peut se poser des questions. Cette éclatante victoire est-elle le fruit d'un choix réellement fait par rapport au programme ambitieux de remise à niveau de l'économie américaine et d'aides aux classes moyennes et faibles si longtemps laissées de côté? Ou alors est-il du aux fait que la plus part de noirs, hispaniques et blancs on cédés à l'"Obamania" quasi mondiale? N'en demandons-nous pas un peu de trop d'un seul coup à ce candidat fédérateur par excellence qui devra calculer chacun de ses faits et geste pour contenter toute la masse de ses partisans? Voilà que maintenant vénézuéliens, cubains et boliviens lui en demandent autant qu'iraniens et palestiens! Outre un programme très ambitieux axé sur le "changement", le simple fait qu'il soit noir semble avoir de facto effacé le fait qu'il soit américain dans la tête de tous ces ennemis juré des Etats-Unis. Ils en oublient là deux choses essentielles: Un américain reste avant tout un américain qu'il soit blanc noir hispanique ou asiatique, et si tant d'Américains l'ont élu ce n'est pas parce que c'est un extraterrestre mais bien un citoyen dans lequel ils se sont reconnus. De plus, quand on parle de présidence, il ne faut pas oublier la real politique, celle qui fait que souvent beaucoup de promesses de campagne n'ont pas pu être tenues à cause de la dure loi du terrain (l'exemple français avec la question de droits de l'homme dans la campagne puis la présidence de Sarkozy en est le meilleur exemple).

Il ne faudra pas s'étonner alors de voir des déçus. Pour nous citoyens du monde, qui voyons en Obama ce farouche opposant à la guerre en Irak, il se montrera peut être bien moins séduisant quand il sera obligé de reconnaitre devant des millions de personnes la nécessité de plus de temps en Irak, ou en remarquant des positions diplomatiques n'évoluant que trop lentement avec la Russie, le Venezuela ou au Proche-Orient… Pour les citoyens américains, ce sera plutôt des mini-réformes économiques insuffisantes qui agaceront les gens tant ils se rendront compte que sa marche de manœuvre est limitée en face d'un système financier bien établi, et que le trou béant des déficits creusé lors de la période Bush prendra du temps pour disparaître.


Dans tous les cas il faudra laisser du temps aux temps et voir la réalité en face. Un seul mandat sera largement insuffisant pour mener à bien l’ensemble des réformes, et elles sont bien nombreuses. Le choix de son administration sera également crucial (on parle déjà de Rahm Emanuel (ex-conseiller de Clinton) comme secrétaire général de la Maison Blanche, John Kerry comme secrétaire d’état, ainsi qu’Al Gore..). Mais le nouveau président en est bien conscient, et c’est dans ce sens qu’il s’est réservé quelques jours de repos après 21 mois d’une campagne acharnée, préférant établir les futures fondations de son équipe à tête reposée, loin du brouhaha médiatique mondial qui a entouré son élection, loin aussi des ces milliers de voix qui résonnent encore sûrement dans sa tête scandant sans arrêt maintenant : « Yes, you can… »

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Les citoyens américains n'ont rien élu. La démocratie politique n'existe pas. Encore moins en Amérique.

http://www.dpstream.net/film-44958.html