"La révolution se fait grâce à l'homme, mais l'homme doit forger jour après jour son esprit révolutionnaire..."
samedi 28 août 2010
Adieu Commissaire Maigret.
Le samedi 7 août 2010, alors que je regardais les informations, tout à coup, la nouvelle tomba.
J'ai su... j'ai su que vous n'étiez plus de ce monde commissaire. C'est avec beaucoup de tristesse je dois l'avouer que j'accueillis la nouvelle, le coeur du petit enfant qui était en moi pleurait. J'augmentai le son de la télévision, scrutai avidement les images qui passaient, mais c'était d'autres images qui défilaient devant mes yeux, et d'autres sons..venus du passé. C'était mon Maigret à moi qui ressurgissait des entrailles de mes souvenirs.
Mon Maigret à moi fait parti des plus vieux souvenirs d'enfance que je garde. Je devais avoir quatre ans lorsque mes parents ont allumé la télévision de notre petite pièce plongée dans la pénombre, je fus hypnotisé instantanément. Mon Maigret à moi est le compagnons des longues après-midi estivales, où nous regardions quotidiennement un épisode sur France2, sous le vieux climatiseur de première génération. A chaque fois, Bruno Cremer excellait tout en sobriété dans l'interprétation de son rôle, car Maigret c'est avant tout cette force nonchalante, ce pardessus sombre si bien assorti au chapeau, cet oeil ironique du connaisseur, amateur de bons plats,toujours à essayer de sonder la personnalité des personnes, à la ville comme à la campagne, dans cette France des année quarante-cinquante. Ainsi, Bruno Cremer est décédé à 80 ans des suites d'un cancer. Parlant du personnage qu'il incarnait, il disait encore il y a peu " Ce qui m'intéresse en lui c'est sa passion, cette espèce de passion exclusive pour ce qu'il a à faire. " Mon coeur d'enfant pleurait à cet instant,oui, pleurait car il n'allait plus entendre cette voix grave si familière, arpentant tantôt entre les murs froids de la capitale, tantôt entre les paysages campagnards pittoresques.
Mais que vais-je donc retenir de Maigret ? Quelle image ma petite âme d'enfant retiendra-t-elle, de tous ces épisodes, de tous ces moments passés devant le petit écran ? S'il devait ne rester qu'une chose ce serait sans doute ce générique , ces quelques instants cinématographiques que je regardais avec des yeux émerveillés, fascinés devant l'esthétique quasi parfaite de la mise en scène, une musique alliant l'intrigue qui va de paire avec la série et le mystère entourant le personnage de Maigret. Mais surtout, surtout, il y a là décrit dans les plus fins détail du rituel immuable du commissaire Maigret allumant sa pipe, et tout y est: de la démarche nonchalante du monsieur en noir allant vers son bureau au moment où le tabac s'embrase dans le fourneau. La caméra s'éloigne ensuite, laissant la silhouette de notre cher commissaire, entre les volute de fumées grises, disparaître dans le noir, et plonger à nouveau dans mes souvenirs..
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